La réhabilitation préopératoire associée au sevrage tabagique permet de réduire la morbi-mortalité après chirurgie de cancer bronchopulmonaire (CBNPC). Son organisation est complexe. L’objectif de cette étude exploratoire est d’évaluer la faisabilité et les résultats d’un programme de réhabilitation préopératoire par exercices à haute intensité, à domicile, guidée à distance à l’aide d’une montre connectée sous la supervision d’enseignants en activité physique.
Le programme consiste en un entraînement à haute intensité quotidien sur 10 à 30 jours avant chirurgie pour des patients atteints de CBNPC ayant un VEMS et/ou une DLCO<80 %, avec indication de lobectomie ou segmentectomie sans chimiothérapie néoadjuvante. Les patients ne pouvant utiliser un smartphone sont exclus. Le critère principal est l’augmentation moyenne de 15 % des capacités cardiorespiratoires évaluées par un test d’effort (VO2 max) avant et après réhabilitation. Les critères secondaires sont: observance du programme, nombre de séances et intensité des entraînements, délais à la chirurgie, complications postopératoires, mortalité, durée d’hospitalisation.
Vingt-neuf patients ont été inclus, 3 n’ont pas pu effectuer le programme. Quatre-vingt-dix-sept pour cent (n=25/26) ont réalisé l’intégralité du programme. La durée moyenne de la réhabilitation était de 14,5 jours (n=25≥10 jours, 22 séances/patient d’une durée moyenne de 37,6 minutes et 27,2 % du temps au-dessus de la fréquence cardiaque cible). Le pic moyen de VO2 était de 19,6mL/kg/min avant le programme, avec une amélioration moyenne de 7,7±3,5% soit 1,2mL/kg/min. Pour les patients avec un pic de VO2 initial inférieur à 16mL/kg/min (n=4), le gain était de 13,1 % soit 1,9mL/kg/min. La durée moyenne d’hospitalisation était de 12 jours. Les complications postopératoires de grade≥2 selon les critères de Clavien–Dindo étaient de 33 %, avec une mortalité postopératoire nulle. Deux patients ont eu un report de chirurgie d’une semaine pour pouvoir réaliser la réhabilitation.
Le programme d’entraînement préopératoire à haute intensité guidé à distance a été réalisé par la grande majorité des patients (86 %) avec une bonne adhésion sans retarder la chirurgie. Il permet une augmentation des capacités cardiorespiratoires.
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Publié par Elsevier Masson SAS.